• "Suite à la tournée de conférences sur "Les Secrets de la Monnaie", de Gérard Foucher et son livre sous titré "Changer la monnaie pour changer le monde !" (dont vous trouverez des exemplaires en dépôt vente -17 €- à la Biocoop de Castres, au Café Plum de Lautrec, au Pot Ethique à Mazamet ou sur http://libertybooks.eu/), le collectif d'associations emmené par le nouveau groupe "Les Colibris de l'Autan" et ATTAC Tarn, entre autres... vous invite à continuer la réflexion (mais on peut venir si on a "raté le début !") sur ce qu'est la monnaie, et les alternatives que nous pouvons créer pour re-localiser l'économie, en pleine tempête de mondialisation ! Vous avez des amis comptables, traders, banquiers, producteurs, chefs d'entreprises, artisans... emmenez les, l'échange sera d'autant plus "riche" autour de "La double face de la monnaie".

    Note : on peut réécouter la conférence de Gérard Foucher ici :
    http://cambusiers81.revolublog.com/info-en-partage-gerard-foucher-et-les-secrets-de-la-monnaie-a79718529


    votre commentaire
  • Télécharger ce texte au format PDF ici !

    Considérations en regard de l'implantation d'une unité de compostage industrielle sur la commune de Paulinet.
    Certaines communes, regroupements ou communautés de communes, laissent aujourd'hui s'installer des usines de retraitements des déchets sur leur territoire.

    Ces installations, induites par le Grenelle de l'environnement, puis détournées de leur objectif initial, font aujourd'hui partie d'une logique de croissance verte permettant de se débarrasser de produits gênants et souvent dangereux, avec la bonne conscience suscitée par le terme de compostage, anobli ces derniers temps, à juste titre, pour ses vertus de transformations biologiques et microbiennes.

    En effet, le compostage de déchets verts et de fermentescibles organiques, lorsqu'ils n'ont pas été traités ou contaminés par des produits chimiques dangereux, est une excellente solution de transformation biologique facilement mise en œuvre et largement bénéfique pour l'environnement et l'économie. Y adjoindre des déchets industriels, boues urbaines issues des stations d'épurations, ordures ménagères, etc...est une opération permettant de se débarrasser de productions gênantes sous couvert d'une image écologique devenue indispensable.

    Ce procédé de compostage de mélange est un pis aller ne procurant pas une véritable solution à long terme de nos déchets sociétaux.

    En effet, la plupart des résidus toxiques, métaux lourds, pesticides, médicaments, hormones, molécules chimiques de tous ordres, etc...ne sont qu'incomplètement, voire pas du tout, transformés par les processus naturels de fermentations biologiques qui sont incapables de réagir face à des matières d'origine non naturelle ou ayant subies des modifications chimiques importantes.

    La litanie des doses «admissibles» de résidus ou des taux maximum autorisés pour les rejets dans la nature, associée à toute demande d'autorisation de nouvelles installations, n'est que le reflet de l'incapacité des pouvoirs publics à exiger le respect du vivant à travers la non contamination. Les normes en vigueur sont adaptées au fur et à mesure de la destruction des équilibres biologiques en fonction des impératifs technico-économiques du moment.

    La pollution de nos eaux, de nos sols, de notre air, et donc, in fine, de notre alimentation, ne peut être que croissante, générant sans cesse de nouveaux problèmes sanitaires. La solution adoptée n'est pas dépourvue d'intérêt ni de réflexion judicieuse.

    Le consommateur, producteur final de la pollution engendrée, est déresponsabilisé par la prise en
    charge collective: tout à l’égout, ramassage des ordures ménagères, normes d'état pour la partie
    amont de la production,etc...

    La petite collectivité, se croyant incompétente, renvoie au communautés de communes, canton ou département qui sont obligés de gérer l'urgence.

    Les quantités de matières à gérer augmentant à chaque report de compétences, la concentration de la
    problématique en un seul lieu physique oblige à prendre la décision qui semble alors la «moins pire»: déléguer,... cette fois à une entreprise privée qui sera chargée de faire rentrer la solution du problème dans les normes, qu'elle dictera en grande partie elle-même en fonction des faisabilités. Ce transfert de compétences du public au privé pose un grave problème de finalité.

    Les problèmes de pollution, gaspillage des ressources naturelles, atteintes à l'environnement et à la
    santé, engendrés par notre système de consommation industrialisé et mondialisé, doivent être pris
    en charge par la collectivité au travers d'un service public mis en place par la gestion politique. Si
    nous acceptons une politique mettant en place un système de production, de distribution et de
    consommation extrêmement polluant, c'est au politique, et donc au service public de gérer les
    nuisances engendrées. Celui-ci devrait donc avoir tendance à freiner les coûts de réparation des
    atteintes à la santé et à l'environnement et à rechercher les causes profondes du mal engendré par
    l'irresponsabilité collective.

    Si cette mission est confiée à une entreprise privée, dont le seul but est de rechercher le profit
    maximum, comment espérer trouver des solutions économes et une recherche efficace pour
    diminuer les volumes à traiter, les distances à parcourir et les coûts induits ?

    D'autant plus que l'importance croissante du problème et les besoins financiers énormes qu'il suscite, poussent à concentrer les moyens d'action entre les mains d'entreprises de taille gigantesque qui se retrouvent rapidement en situation de quasi monopole, en l’occurrence ici, Véolia. C'est donc les investisseurs capitalistes et les fonds de pensions internationaux qui font du profit avec l'argent public, en essayant, évidemment, de maximiser les bénéfices et de rendre le plus pérenne possible notre dépendance aux services privés.

    Comment espérer, dans ces conditions, diminuer les coûts et alléger de manière générale et durable
    les atteintes à l'environnement. L'intérêt de l'entreprise est de croître. Puisqu'il s'agit ici de nuisances, elle va chercher à augmenter ces nuisances pour accroître son business. Souvent en situation de monopole, elle va construire des installations surdimentionnées, en tablant sur l'augmentation des volumes et mettra tout en œuvre pour les faire fonctionner à plein régime en allant récupérer la «matière première» aussi loin qu'il le faudra. Le service public devra assurer l'entretien de la voirie, voire la création de dessertes spécifiques. Il déléguera donc ce travail, une
    fois de plus, au privé, Vinci par exemple, dont les actionnaires sont peut-être les mêmes que ceux de Véolia ou de Bouygues qui aura souvent construit les installations.

    Le cercle du profit est bouclé! Nous ne risquons pas, dans ces conditions, de voir diminuer les productions de déchets et conséquemment les installations chargées de les «traiter».

    L'efficacité de ce «traitement» étant tout à fait aléatoire, en fonction des matières parfois extrêmement dangereuses entrant dans sa composition, les pollutions en avals sont inévitables. Elles sont gérées par une dilution puis un épandage qui tentent d'effacer quelque peu le problème, sans le résoudre et avec la complicité des pouvoirs publics qui ne savent plus comment faire et sont obliger soit de mentir, soit d'adapter les normes en fonction des réalités de terrain.

    Une fois que le mal est fait, induit par notre consommation excessive jamais assouvie, notre irresponsabilité collective et notre besoin de croissance, il faut en boire la lie. Y-a-t-il des solutions alternatives?

    Il faut bien distinguer la qualité, la quantité et la composition des déchets.

    Toute matière organique naturelle et non traitée ou polluée par des éléments chimiques introduits volontairement ou accidentellement peut être réintroduit dans le cycle du vivant par compostage. C'est la «voie» naturelle du processus «fermentation/décomposition/régénération».

    Les déchets verts ne peuvent être produits sur le béton! Ils ne devraient pas quitter le lieu où ils ont été produits. Un petit jardin ne produira jamais une quantité si importante que son sol ne puisse régénérer! La quantité est toujours proportionnelle à la surface.

    Sauf exception, comme des arbres sur un trottoir par exemple, il est aberrant de déplacer ces déchets: le sol qui l'a produit est parfaitement capable de le digérer pour le réintroduire dans le cycle de la vie. Pour en facilité la gestion et en attendant que chacun réapprenne à le gérer de manière autonome et en accepte l'idée, le compostage des matières naturelles peut être envisagé de manière collective sur des aires publiques à proximité immédiate des lieux de production. Chaque village ou quartier pourrait s'en doter en laissant faire une fermentation naturelle, éventuellement aidée, une fois par an, par exemple, par un broyage mécanique. Le compost, obtenu plus ou moins rapidement
    en fonction du soin apporté, serait redistribué localement.

    Cette production ne devrait en aucun cas devenir un problème. Il en va tout autrement des déchets anthropiques générés par notre système sociétal et nos technologies modernes. La concentration urbaine est un non sens écologique avec lequel il nous faut cependant vivre au quotidien. On ne peut qu'essayer d'en limiter l'impact sur l'environnement
    par des mesures de bon sens.

    Tout d'abord, plutôt que de concentrer les pollutions, essentiellement organiques, dans des stations d'épurations géantes devant accepter tout et n'importe quoi, il conviendrait, chaque fois que cela est possible, de réintroduire nos matières fécales dans le sol, directement sur le lieu de production.

    C'est le système des toilettes sèches qu'il faut promouvoir dans toutes les habitations possédant un
    morceau de terrain attenant. C'est le cas de la plupart des logements périurbains. Pour les villes proprement dites et toutes les concentration urbaines et milieux artificialisés, il ne semble guère possible d'éviter les transferts vers des zones de traitements spécialisées.

    Même si les technologies utilisées sont de plus en plus efficaces, le mélange des composants et l'extrême variation de la dangerosité et de la concentration des effluents urbains ne peuvent en aucun cas permettre de garantir un rejet parfaitement sain.

    La composition de ces déchets est directement liée à notre mode de vie, à nos choix ou nos «besoins» de confort, de rapidité, de facilité apparente. Tous les objets qui nous entourent, que nous utilisons quotidiennement pour nous «simplifier» la vie, sont issus de techniques industrielles ayant inévitablement, à un moment de leur fabrication, transformation, transport ou utilisation, un impact sur l'environnement généralement négatif.

    C'est un choix de vie dont chacun est responsable. Plus nous augmentons et complexifions notre consommation de produits non issus de la biologie naturelle et du vivant, plus nous laissons de traces, souvent indélébiles, derrière nous!
    Ces choix comportent donc des risques qu'il faut accepter de gérer en aval. La décision politique du compostage industrielle repose sur la solution de dilution et de diffusion généralisée dans la nature.

    C'est une apparente bonne solution qui pourrait être un pis aller s'il était possible de répartir ces polluants de manière uniforme sur l'ensemble de la planète. La dilution serait alors extrême et les risques très faibles. C'est malheureusement une pratique impossible à mettre en place.

    Ce choix du mélange entre déchets véritablement et utilement compostables avec nos résidus de civilisation toxiques est surtout destiné à faire croire que le problème est résolu. On ramasse tout ce qui gêne, on le transporte dans une campagne profonde où on lui fait subir un tour de passe-passe industriel, pour en faire un produit de fertilisation qui, avec la complicité de quelques agriculteurs voulant croire à leur innocuité, le répandent largement sur leurs parcelles dans un évident souci d'économie. On sacrifie une zone déterminée pour les besoins de la «cause commune». Le gros soucis est la déresponsabilisation du citoyen/utilisateur/consommateur.

    Bien qu'étant la cause de tout, on l'innocente d'emblée en mettant hors de ses sens la pollution qu'il a générée. Aucune chance, dans ces conditions, qu'il fasse un effort de réflexion pouvant l'amener à changer son comportement. Il jouit de la facilité apparente qu'on lui propose et il accepte de payer pour que le résultat de son comportement lui soit soustrait de sa vue. Le reste n'est pas son problème, il y a des entreprises qui gèrent derrière, qui font même du profit et créent de l'emploi.

    Que demander de plus! C'est ici l'apparence qui prime sur la réflexion profonde, l'économie à court terme sur la solution d'avenir. Comme il n'est malheureusement pas possible de régler de manière rapide et définitive ce problème
    récurent de nos sociétés d'abondance, essayons au-moins de ne pas le soustraire à notre responsabilité ou le diluer pour mieux l'oublier. Plutôt que de déplacer nos déchets dangereux sur des dizaines, voire des centaines de kms, demandons aux industriels, centres de retraitement ou collectivité locales de poursuivre sur place les tentatives d'épuration, de séparation, d'assèchement, voire de vitrification, et de conserver les matières résiduelles rendues le plus inertes possible à proximité de leur lieu de production. Cela aurait au moins le double avantage de ne pas cacher le problème et donc de responsabiliser davantage le producteur comme le consommateur, et d'autre part, d'engendrer un coût supplémentaire direct aux productions les plus polluantes faisant ainsi diminuer leur consommation. Les taxes de recyclage ou d'éco-emballage que nous connaissons aujourd'hui ne font que diluer et déresponsabiliser. C'est à chaque système de production d'aller jusqu'au bout de la démarche et d'annoncer clairement les possibilités et les coûts induits. Cela
    éliminerait sans doute certains produits du marché qui pourraient être remplacés par d'autres. Les cartes se retrouveraient alors redistribuées au profit d'acteurs locaux ayant un impact moins négatif, un recyclage plus facile, un bilan énergétique plus positif.

    Les véritables coûts allant jusqu'au terme des transformations et des processus de retour à la nature
    et de digestion biologique doivent être connus et appliqués. L'électricité nucléaire, par exemple, deviendrait certainement inabordable au consommateur et disparaîtrait.

    L'alimentation mondialisée, issue de l'agriculture chimique intensive, cause première de la pollution des eaux, des sols et de l'air, deviendrait beaucoup plus chère que la production alimentaire locale et biologique vers laquelle le consommateur se tournerait massivement.

    Toutes ces transformations essentielles ne seraient pas forcément facteur de récession économique ou de perte d'emploi. Elles demanderaient au contraire d'avantage de travail humain, autant physique qu'intellectuel et redonnerait forcément une place prépondérante à l'activité locale. Les solutions envisageables aux problèmes causés par nos déchets sont innombrables et complexes. La solution du compostage industriel de mélange ne fera qu’aggraver la situation en faisant croire que le problème est résolu. Tout pourra continuer comme avant! Elle a été pensée et mise en place
    par les pouvoirs publics pour résoudre momentanément le problème sans en chercher les causes profondes et sans aucune intention d'ébaucher un changement.

    Il existe déjà des solutions mis en place dans certaines collectivitées, comme la stratégie vers le «zéro résidu» de Paul Connet. Bien qu'imparfaite, cette approche permet d'utiliser toutes les pistes du recyclage, réutilisation locale, conception de fabrications démontables et non polluantes, etc....

    Cela demande cependant une prise en charge directe des collectivités et une volonté politique forte. La mobilisation qui s'installe autour du projet de l'aire de Paulinet pour en éviter la création, met le doigt sur les problèmes environnementaux, sanitaires et sociaux-économiques qu'elle engendrerait.

    Elle est indispensable pour faire prendre conscience de l'impasse de notre société consumériste. A Paulinet, comme à d'autres endroits en France et dans le monde, l'interdiction de ce genre d'installation demande une mobilisation forte et nombreuse de citoyens responsables.

    La réussite de ces actions, bien que primordiale dans un premier temps, ne doit pas faire oublier cependant le problème de fond récurent à nos mode de vie. C'est à travers la réflexion quotidienne sur notre alimentation, notre santé, nos besoins réels et nos envies profondes que nous pourrons engager la démarche vers la sortie de nos consommations effrénées et irresponsables.


    Richard Marietta
    Paysan/ apiculteur à Trébas
    Conseiller municipal
    Président de la Fédération Nature et Progrès


    votre commentaire

  • votre commentaire
  • Radio Albigès dans le cadre de son émission hebdomadaire la Marmite Infernale a reçu Sylvain CARREL qui a parlé des dangers que court la Ferme Pédagogique "AU FER A CHEVAL" à cause du projet de Veolia "Tarn compost" et de ses incidences plus générales sur le Tarn.

    Le podcast de l'émission :

     

     

    NOTE : Un collectif a été créé et vous donne rendez-vous le vendredi 15 Mars 2013 à 20h30 pour une réunion d’information publique à la salle de la mairie de Paulinet.

    Téléchargez le tract ici !


    3 commentaires
  • A la fois au contact du peuple, dans l’urgence des luttes personnelles et collectives, et inscrit dans des réflexions issues d’analystes travaillant depuis des années sur les problématiques grecques, Dédale déroule un fil allant du quotidien des victimes de la crise vers l’élaboration d’une organisation sociale réellement démocratique. Car, réaction au traumatisme actuel, la démocratie pourrait bien renaître à l’endroit même où elle avait commencé, il y a 2600 ans.

    Dédale, un fil vers la démocratie : Bande Annonce from Christian VIALARET on Vimeo.


    2 commentaires
  • Bonjour,

    Nous avons le plaisir de vous inviter à la « Faites de la graine » qui aura lieu le samedi 23 mars de 10h à 19h à l' Ineopole de Brens, 823 avenue de Fédarié (route de Graulhet) à Brens.

    La « Faites de la graine » est une journée festive d'échanges et d'informations destinée à un public large : paysans-nes, jardiniers-ères, citoyens-nes. Semer, récolter, ressemer sont des actes qui font partie d'un droit universel.

    Aujourd'hui des lois remettent en cause les semences dans leur diversité ainsi que dans leur utilisation. Nous sommes tous responsables de ce patrimoine vivant à préserver.

    Au cours de cette journée, la graine sera déclinée sous des formes diverses :
    – graines de chefs : ateliers culinaires
    – graines d'échanges : films-débats, forums sur les semences paysannes et la
    sélection animale
    – graines pratiques : ateliers plantes et semences dont une bourse d'échanges de
    graines à 14h.
    – graines d'artistes : ateliers artistiques et ludiques

    Il sera donc question de transformations alimentaires, de réglementations en cours et en projets, d'échanges de pratiques paysannes et/ou jardinières, et de passer ensemble un moment convivial.

    Vous trouverez, ci-joint, l'affiche et le tract de cette manifestation ainsi que le programme détaillé.

    AFFICHE

    TRACT

    PROGRAMME


    Avec nos remerciements germinatifs,

    L'équipe des boute-en-grains

    http://grainesenmouvement.ouvaton.org
    contact : 09 53 52 38 74


    votre commentaire
  • PROJET TARN-COMPOST de VEOLIA = DANGER

       A seulement 25 km à l’est d’Albi (81) entre Villefranche d’Albigeois et Alban, sur le territoire de la commune de Paulinet, très exactement au lieu dit « Le Burg », un arrêté du Préfet daté du 5 février 2013 déclare ouverte, du 5 mars au 4 avril 2013, une « consultation d’enquête publique »  concernant la demande d’autorisation d’installation d’une « plate-forme de compostage Tarn-compost ». Quoi de plus innocent et inoffensif qu’un compost ? Allons y voir de plus près … sachant qu’un maillage de ce type se met progressivement en place dans toutes les régions de France. « Tarn-compost » deviendra donc progressivement « France-compost ».


    AVIS OFFICIEL.

    Quels sont les éléments sur lesquels nous allons nous appuyer pour cet article ? Sur « l’Avis du Préfet de la Région Midi Pyrénées, autorité administrative de l’Etat, compétente en matière d’environnement, sur le dossier de demande d’autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE)» Il s’agit de la « Demande d’autorisation d’exploiter une installation de compostage. « Plate-forme de compostage Tarn-Compost » située sur la commune de Paulinet (81) déposée par SEDE Environnement ». Il faut savoir que cette société n’est qu’une filiale de la multinationale VEOLIA dont les activités sont très contestées, notamment dans le domaine de la gestion de l’eau. En date du 25 janvier 2013, la « Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement » (DREAL), un service de Préfet de Région, livre son avis. (Réf : SR-81-AME-520 CJ- ae Paulinet SEEN Avis.)

    CONTENU DU COMPOST ?

    « Du compostage, j’en fais dans mon jardin, c’est bien pour le potager et si c’est en gros avec des déchets-verts, qui sinon sont brulés, c’est mieux pour l’environnement. Vendu en sacs dans les jardineries, ça valorise les déchets organiques …» Voilà ce que diront le citoyen et la citoyenne lambda, pleins de bon-sens. Sauf que … accepteriez vous d’inclure dans votre compost familial, puis sur votre potager et vos plate bandes, «des choses»aussi étranges que des «boues issues de stations d’épurations des eaux urbaines»; des «boues de papeteries industrielles» avec leurs chimies ; des «boues issues de déchets d’industries alimentaires» a conservateurs intégrés ; des «effluents d’élevages» issues de porcheries industrielles ; des «ordures ménagères fermentescibles»; des «matières stercoraires» (prenez votre dico sans trembler) ; des «sous-produits d’animaux» comme des carcasses de bêtes crevées et des boyaux percés putréfies : «des sciures » de bois industriels traités ; des «denrées végétales déclassés» (blés fermentés ?) des «rebus de fabrication de denrées alimentaires végétales» bien imprécises ; le tout mélanger avec quelques «déchets verts» tout aussi vagues, mais bien utiles pour noyer le poisson dans le compostage et donner ainsi une couleur verte et «durable» (ce qui ne veut rien dire) nécessaire au «greenwasching» des déchets.

    LES EPANDAGES ?
    Au final, à quoi servira ce délicieux compost ? A des épandages sur les terres agricoles de la région, qui finiront d’être ainsi polluées pour les décennies à venir … Mais rassurons- nous, les productions issues de ces terres serons commercialisées dans la même région, dans votre supermarché le plus proche, sous forme de label «Produits de pays», en nous faisant même le coup de la «traçabilité». Et pour quelles quantités de compost ?

    QUE REVÈLE L’ETUDE D’IMPACT ?

    Une broutille : 37 000 tonnes par an pour commencer, dont 20 000 tonnes de «boues industrielles» de compost «valorisables en agriculture», elles aussi. Du déchet de déchets, quoi … Et tout ça avec quelques libertés au titre du «plan d’épandage», comme cette «production de compost non normé de 20 % de la production totale», c’est-à-dire la possibilité d’épandre le plus empoisonné à hauteur de 20 % du mélange final. Pauvre Tarn agricole. Mais ce n’est pas tout, le «traitement des effluents» (le poison liquide qui suinte des tas) se fera, lui aussi, dans le cadre d’un plan d’épandage particulier, «avec suivi qualitatif des eaux du bassin de rétention qui seront épandues.» sur les terres agricoles de la commune de Paulinet.

    (Les phrases entre parenthèses en sont issues).

    LES EAUX ? LES RIVIÈRES ? LES CAMIONS ?

    Pas de soucis le site à été choisit parce qu’il «ne se trouve pas à l’intérieur du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux » (S.A.G.E) et qu’aucun « contrat de rivière n’existe pour les ruisseaux a proximité». Les rejets directs dans le milieu naturel ? Pas de soucis, «grâce à la gestion des eaux pluviales», qui ne tomberont pas directement sur les composts en train de murir. Pourtant «l’analyse de l’Autorité Environnementale», (DREAL) dit quand à elle que «l’étude d’impact présente un état initial assez sommaire concernant l’hydrologie superficielle», les enjeux n’étant «pas par ailleurs clairement identifiés». De même «10 000 m3 d’eau par an sont nécessaires au procédé». Il est dit aussi que l’étude d’impact ne prouve pas que les besoins «peuvent être satisfaits en termes de ressources communales et intercommunales». Bref, l’eau risque de manquer …et de voir son prix augmenter, rendant l’irrigation des cultures trop onéreuse pour continuer. Ce point mériterait « d’être étudié sérieusement dans le projet. » Pas d’étude sérieuse sur les eaux, c’est l’Autorité Environnementale qui l’affirme. Cela risque de devenir grave à terme car «l’étude d’impact indique l’existence d’un projet de captage AEP au niveau de la retenue de Rasisse» qui est «destinée à l’alimentation d’une population de 41400 habitants, et qu’aucune étude n’existe» sur la qualité des eaux de la retenue «en cas de disfonctionnement ou d’accident».

    On vous vole l’eau puis on vous pollue. Mais restons discrets, surtout que le rapport déplore aussi que l’étude d’impact «mentionne l’existence d’un plan d’épandage», une maladresse qui risque, en effet, d’alerter les populations tant agricoles que citadines. «De même, les impacts et mesures liés à la phase des travaux (…) n’apparaissent pas», mais aussi les norias de poids lourds nécessaires à l’approvisionnement du site en fonctionnement durant des années.

    Environ 25 allers-retours de camions de 15 tonnes chaque jour ouvrable, c'est-à-dire 1 passage toutes les 20 minutes en 8 heures de travail journalier. A noter 20000 Tonnes de boues/an le relevé page d du document de la DREAL le divise par 365 soit 54.8T/j et 17000 de déchets verts soit 46.6T/j soit 101.4T/jour. En jours ouvrés sur l’année soit 252 jours nous obtenons les chiffres suivant : 79.3T/jour de boue et 67.4Tonnes / jour soit un total de 146.7Tonnes /jour !

    Quand au contexte géologique, «l’état initial apparaît assez succinct et ne met pas en évidence les éventuelles contraintes et enjeux conditionnant les choix techniques du projet. » Le rapport de l’Autorité Environnementale (DREAL) dit aussi que «l’étude ne fait pas mention des sites NATURA 2000 existants et de leurs distances vis-à-vis du projet». (Vallée du Tarn, de l’Aveyron, du Viaur, de l’Agout et du Gijou et Vallée du Tarn de Brousse jusqu’aux gorges. «L’étude ne fait pas apparaître précisément le fonctionnement géologique de la zone d’étude »(…) «Ces informations auraient mérités d’être approfondies». Tout cela est dit avec délicatesse alors qu’il s’agit tout simplement de dissimulations et retentions d’informations aux citoyens et aux pouvoir publics. Qui plus est, le site générera LUI- MEME, pas son fonctionnement, plus de 16 tonnes de déchets très polluant, évacués vers des Centres de Stockage de Déchets Ultimes par des sociétés spécialisées, dont les
    dangereux « biofiltres » en fin de course.

    LES TERRAINS ?
    Pas de soucis non plus, car le secteur est classé en « zone d’activité » sur la carte communale, puisqu’il est situé sur l’emplacement de l’ancienne mine de fluorine arrêtée en 2006. Donc, pas de précautions exagérées à prendre… Le projet couvre une surface totale de 27105 m2. «L’activité consiste en la production annuelle d’environ 8900 tonnes de compost à partir de 17000 m3 de déchets verts broyés (sous produits ligneux)». En clair, les rogatons de scieries. Et aussi «20000 m3 de refus de criblage» ( ?) et « 20000 m3 de boue urbaines et industrielles.»(…) «Le procédé de compostage est celui de la fermentation accélérée par aération forcée, sous bâtiment fermé avec traitement de l’air ambiant par biofiltres. »

    Ajoutez une énorme cuve à fioul (faut chauffer le compost), un parking, des aires de stockages des matières et des matériaux et des bâtiments annexes … Des emplois ? Oh, oui, bien sûr. Quatre ! (houa !)

    LA SANTE DES POPULATIONS ?

    Le rapport parle de nuisances sonores et olfactives, de la qualité de l’air, des risques sanitaires « considérés comme acceptables pour la population concernée ». Oui, « acceptable », les experts sont formels ? Non, pas vraiment car, lisez bien ceci : « Enfin, le dossier mentionne qu’aucun registre des cancers n’est recensé dans la zone d’étude. Hors, le département du Tarn possède un registre des cancers dont la consultation aurait permis d’apporter des données intéressantes vis-à-vis du calcul des INDICES DE RISQUE PAR DES EFFETS SANS SEUIL » En clair, les « effets sans seuil » c’est attraper un cancer sans même avoir été exposer très longtemps aux retombées « considérées comme acceptables pour la population concernée ». Manque de chance, il existe un « registre des cancers » dans le Tarn, un maitre-étalon en quelque sorte, pouvant servir à des comparaisons entre AVANT et APRES. En prime (de risque) l’étude précise bien qu’en « cas de cessation d’activité imprévue » il n’y aura pas de démentiellement total. Merci aux générations futures pour leurs engagements indispensables, mais contraints. Quand au « résumé technique » de l’étude, l’Autorité Environnementale en question (DREAL) le juge « clair et lisible pour un public
    non averti ». « Non averti », l’expression est ironique … ou cynique. Ces documents sont à disposition des lecteurs et lectrices :

    Documents "Avis du prefet région 0313"

    Ouverture de l'enquète publique

    LES VOISINS IMMEDIATS ?

    L’impact sur l’environnement humain et les activités de proximité n’est pas mentionné, ni même étudié, alors même qu’elles se situent à 500 mètres de l’implantation du projet. La Bourrelié est un hameau très actif, occupé en partie par la Ferme Pédagogique « AU FER A CHEVAL », qui accueille 4000 enfants par an dans le cadre scolaire et extrascolaire (classes de découvertes, centre de loisirs, éducation spécialisée, centre de vacances, crèches, etc. …) des adultes handicapés et des particuliers, avec une labellisation « Gîte de France ».

    Ce centre est soumis à une autorisation d’exercice sous le contrôle des autorités compétentes, d’ailleurs alertées. L’impact négatif sur les activités économiques locales, de nature touristiques et sociales, risque d’être très grave et irréversible, avec des suppressions d’emplois supérieures aux « quatre » crées par le compostage industriel. Cette Ferme Pédagogique « Au fer à cheval » à vocation d’éducation à l’environnement et est la « seule accueillant du public en internat » justement repérée ainsi par la chambre d’Agriculture du Tarn. De plus, elle vient de favoriser l’installation d’un jeune maraicher en agriculture biologique labellisé NATURE ET PROGRES, tout en favorisant les commerçants d’Alban et de Paulinet qui profitent légitimement des retombés économiques de la Ferme Pédagogique.

    L’IMPACT SUR LA BIO-DIVERSITE ?

    La Commune de Paulinet est classée « Zone Sensible Agout » et les affluents de l’Oulas sont classés en Réservoirs Biologiques. (Reproduction ou habitat des espèces de phytoplanctons, de macrophytes et phytobenthos, de faune benthique invertébrée ou d’ichtyofaune). L’Oulas présente donc des enjeux très forts en matière de fonctionnalités des milieux aquatiques et patrimoniaux, le dit projet est susceptible de remettre en question les objectifs d’atteinte de « bon état écologique » fixés par l’Europe sur l’Oulas (code ME FR FR 385). De plus, le ruisseau de Ferrier, qui serait canalisé sous buses, voit se réimplanter la truite … Le site est venteux et les particules s’envoleraient facilement vers le plateau d’Alban, et de là … Le Refuge LPO (Ligue de Protection des Oiseaux), implanté sur la Ferme Pédagogique depuis plus de 10 ans à permis de sédentariser des espèces protégées (buses variables, mésanges huppées), sans oublier l’Espace Naturel Sensible (ENS) « Vallée de l’Oulas » et la ZNIEFF, qui explique l’élevage de papillons et la présence des orchidées sauvages, des arbres centenaires et des cervidés. De plus, l’absence d’atteinte aux objectifs des sites NATURA 2000 doit être une certitude absolue, comme le confirme la Cour de Justice de l’Union Européenne , sous peine de voir l’autorité compétente refuser l’autorisation du projet … qui se verrait mieux installer dans une zone désertique plus appropriée en termes de risque sur l’habitat et l’environnement…

    Un projet à long terme ?

    La SEDE, digne fille de VEOLIA est là pour durer et durera. Ce projet d’implantation s’inscrit dans la durée avec les effets nocifs inhérents à ce genre d’activité. Les monts d’Alban, terre d’élevage vient approvisionner par ses produits de l’agriculture le bassin albigeois mais également ses nombreuses sources alimentent le Dadou, l’Oulas, l’Assou et l’Ambias. L’eau tend à devenir une richesse et il n’est pas improbable de la penser non renouvelable. Ne faudrait-il pas d’ores et déjà renforcer les mesures de protection et interdire purement et simplement en aval l’implantation de sites industriels dans les contrées non contaminées ?

    RÉSUMÉ (provisoire)

    Le « Résumé de l’avis » déclare aussi, en complément de la cata si subtilement annoncée, que « le projet s’implantant sur des terres déjà anthropisés…» (c’est-à-dire peuplées d’indigènes de type homo-sapiens-sapiens) « … les risques résiduels sont acceptables (…) bien que l’état initial (de l’étude d’impact) aurait mérité quelques approfondissements ». (Eau, milieu naturel). Tout en avouant qu’il « conviendra par ailleurs d’établir une évaluation des incidences NATURA 2000 à intégrer au dossier ». C’est là leur talon d’Achille et ils le savent. Ils en feront d’ailleurs un objet de négociation avec les opposants, lâchant là du lest sans perdre la face tout en préservant l’essentiel du projet…

    Mais, la sereine confiance quand à la passivité des populations est avouée de la manière suivante : « l’étude d’impact et les études associées jointent répondent ainsi globalement aux objectifs qui leurs sont assignés…» (garde à vous !) «... proportionnellement à la nature du projet ET AU CONTEXTE LOCAL. » Bref, personne ne devrait protester collectivement. On verra. On a vu en effet à GRAGNAGUE près de Toulouse le même projet être refusé par la population, avec succès. Actuellement, dans le département de L’Orne, les habitants de NONANT LE PIN viennent de déposer un recours devant le Conseil d’Etat pour un projet similaire. On comprend pourquoi les gens de Véolia préfèrent une population soumise. Manque de chance pour eux, les Tarnais et les Tarnaises sont fières de leur esprit de résistance.

    Encore une fois, l’Industrie de la « dépollution » -fille de l’Autre- veut pouvoir engendrer autant de pollutions qu’elle est censée en supprimer. Toujours au nom de ce sacré Profit …

    La rédaction du journal trimestriel tarnais l’Altermondialiste.
    http://laltermondialiste.revolublog.com

    NOTE :  Radio Albigès dans le cadre de son émission hebdomadaire la Marmite Infernale a reçu Sylvain CARREL qui a parlé des dangers que court la Ferme Pédagogique "AU FER A CHEVAL" à cause du projet de Veolia "Tarn compost" et de ses incidences plus générales sur le Tarn.

    Le podcast de l'émission :


    3 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires