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    Considérations en regard de l'implantation d'une unité de compostage industrielle sur la commune de Paulinet.
    Certaines communes, regroupements ou communautés de communes, laissent aujourd'hui s'installer des usines de retraitements des déchets sur leur territoire.

    Ces installations, induites par le Grenelle de l'environnement, puis détournées de leur objectif initial, font aujourd'hui partie d'une logique de croissance verte permettant de se débarrasser de produits gênants et souvent dangereux, avec la bonne conscience suscitée par le terme de compostage, anobli ces derniers temps, à juste titre, pour ses vertus de transformations biologiques et microbiennes.

    En effet, le compostage de déchets verts et de fermentescibles organiques, lorsqu'ils n'ont pas été traités ou contaminés par des produits chimiques dangereux, est une excellente solution de transformation biologique facilement mise en œuvre et largement bénéfique pour l'environnement et l'économie. Y adjoindre des déchets industriels, boues urbaines issues des stations d'épurations, ordures ménagères, etc...est une opération permettant de se débarrasser de productions gênantes sous couvert d'une image écologique devenue indispensable.

    Ce procédé de compostage de mélange est un pis aller ne procurant pas une véritable solution à long terme de nos déchets sociétaux.

    En effet, la plupart des résidus toxiques, métaux lourds, pesticides, médicaments, hormones, molécules chimiques de tous ordres, etc...ne sont qu'incomplètement, voire pas du tout, transformés par les processus naturels de fermentations biologiques qui sont incapables de réagir face à des matières d'origine non naturelle ou ayant subies des modifications chimiques importantes.

    La litanie des doses «admissibles» de résidus ou des taux maximum autorisés pour les rejets dans la nature, associée à toute demande d'autorisation de nouvelles installations, n'est que le reflet de l'incapacité des pouvoirs publics à exiger le respect du vivant à travers la non contamination. Les normes en vigueur sont adaptées au fur et à mesure de la destruction des équilibres biologiques en fonction des impératifs technico-économiques du moment.

    La pollution de nos eaux, de nos sols, de notre air, et donc, in fine, de notre alimentation, ne peut être que croissante, générant sans cesse de nouveaux problèmes sanitaires. La solution adoptée n'est pas dépourvue d'intérêt ni de réflexion judicieuse.

    Le consommateur, producteur final de la pollution engendrée, est déresponsabilisé par la prise en
    charge collective: tout à l’égout, ramassage des ordures ménagères, normes d'état pour la partie
    amont de la production,etc...

    La petite collectivité, se croyant incompétente, renvoie au communautés de communes, canton ou département qui sont obligés de gérer l'urgence.

    Les quantités de matières à gérer augmentant à chaque report de compétences, la concentration de la
    problématique en un seul lieu physique oblige à prendre la décision qui semble alors la «moins pire»: déléguer,... cette fois à une entreprise privée qui sera chargée de faire rentrer la solution du problème dans les normes, qu'elle dictera en grande partie elle-même en fonction des faisabilités. Ce transfert de compétences du public au privé pose un grave problème de finalité.

    Les problèmes de pollution, gaspillage des ressources naturelles, atteintes à l'environnement et à la
    santé, engendrés par notre système de consommation industrialisé et mondialisé, doivent être pris
    en charge par la collectivité au travers d'un service public mis en place par la gestion politique. Si
    nous acceptons une politique mettant en place un système de production, de distribution et de
    consommation extrêmement polluant, c'est au politique, et donc au service public de gérer les
    nuisances engendrées. Celui-ci devrait donc avoir tendance à freiner les coûts de réparation des
    atteintes à la santé et à l'environnement et à rechercher les causes profondes du mal engendré par
    l'irresponsabilité collective.

    Si cette mission est confiée à une entreprise privée, dont le seul but est de rechercher le profit
    maximum, comment espérer trouver des solutions économes et une recherche efficace pour
    diminuer les volumes à traiter, les distances à parcourir et les coûts induits ?

    D'autant plus que l'importance croissante du problème et les besoins financiers énormes qu'il suscite, poussent à concentrer les moyens d'action entre les mains d'entreprises de taille gigantesque qui se retrouvent rapidement en situation de quasi monopole, en l’occurrence ici, Véolia. C'est donc les investisseurs capitalistes et les fonds de pensions internationaux qui font du profit avec l'argent public, en essayant, évidemment, de maximiser les bénéfices et de rendre le plus pérenne possible notre dépendance aux services privés.

    Comment espérer, dans ces conditions, diminuer les coûts et alléger de manière générale et durable
    les atteintes à l'environnement. L'intérêt de l'entreprise est de croître. Puisqu'il s'agit ici de nuisances, elle va chercher à augmenter ces nuisances pour accroître son business. Souvent en situation de monopole, elle va construire des installations surdimentionnées, en tablant sur l'augmentation des volumes et mettra tout en œuvre pour les faire fonctionner à plein régime en allant récupérer la «matière première» aussi loin qu'il le faudra. Le service public devra assurer l'entretien de la voirie, voire la création de dessertes spécifiques. Il déléguera donc ce travail, une
    fois de plus, au privé, Vinci par exemple, dont les actionnaires sont peut-être les mêmes que ceux de Véolia ou de Bouygues qui aura souvent construit les installations.

    Le cercle du profit est bouclé! Nous ne risquons pas, dans ces conditions, de voir diminuer les productions de déchets et conséquemment les installations chargées de les «traiter».

    L'efficacité de ce «traitement» étant tout à fait aléatoire, en fonction des matières parfois extrêmement dangereuses entrant dans sa composition, les pollutions en avals sont inévitables. Elles sont gérées par une dilution puis un épandage qui tentent d'effacer quelque peu le problème, sans le résoudre et avec la complicité des pouvoirs publics qui ne savent plus comment faire et sont obliger soit de mentir, soit d'adapter les normes en fonction des réalités de terrain.

    Une fois que le mal est fait, induit par notre consommation excessive jamais assouvie, notre irresponsabilité collective et notre besoin de croissance, il faut en boire la lie. Y-a-t-il des solutions alternatives?

    Il faut bien distinguer la qualité, la quantité et la composition des déchets.

    Toute matière organique naturelle et non traitée ou polluée par des éléments chimiques introduits volontairement ou accidentellement peut être réintroduit dans le cycle du vivant par compostage. C'est la «voie» naturelle du processus «fermentation/décomposition/régénération».

    Les déchets verts ne peuvent être produits sur le béton! Ils ne devraient pas quitter le lieu où ils ont été produits. Un petit jardin ne produira jamais une quantité si importante que son sol ne puisse régénérer! La quantité est toujours proportionnelle à la surface.

    Sauf exception, comme des arbres sur un trottoir par exemple, il est aberrant de déplacer ces déchets: le sol qui l'a produit est parfaitement capable de le digérer pour le réintroduire dans le cycle de la vie. Pour en facilité la gestion et en attendant que chacun réapprenne à le gérer de manière autonome et en accepte l'idée, le compostage des matières naturelles peut être envisagé de manière collective sur des aires publiques à proximité immédiate des lieux de production. Chaque village ou quartier pourrait s'en doter en laissant faire une fermentation naturelle, éventuellement aidée, une fois par an, par exemple, par un broyage mécanique. Le compost, obtenu plus ou moins rapidement
    en fonction du soin apporté, serait redistribué localement.

    Cette production ne devrait en aucun cas devenir un problème. Il en va tout autrement des déchets anthropiques générés par notre système sociétal et nos technologies modernes. La concentration urbaine est un non sens écologique avec lequel il nous faut cependant vivre au quotidien. On ne peut qu'essayer d'en limiter l'impact sur l'environnement
    par des mesures de bon sens.

    Tout d'abord, plutôt que de concentrer les pollutions, essentiellement organiques, dans des stations d'épurations géantes devant accepter tout et n'importe quoi, il conviendrait, chaque fois que cela est possible, de réintroduire nos matières fécales dans le sol, directement sur le lieu de production.

    C'est le système des toilettes sèches qu'il faut promouvoir dans toutes les habitations possédant un
    morceau de terrain attenant. C'est le cas de la plupart des logements périurbains. Pour les villes proprement dites et toutes les concentration urbaines et milieux artificialisés, il ne semble guère possible d'éviter les transferts vers des zones de traitements spécialisées.

    Même si les technologies utilisées sont de plus en plus efficaces, le mélange des composants et l'extrême variation de la dangerosité et de la concentration des effluents urbains ne peuvent en aucun cas permettre de garantir un rejet parfaitement sain.

    La composition de ces déchets est directement liée à notre mode de vie, à nos choix ou nos «besoins» de confort, de rapidité, de facilité apparente. Tous les objets qui nous entourent, que nous utilisons quotidiennement pour nous «simplifier» la vie, sont issus de techniques industrielles ayant inévitablement, à un moment de leur fabrication, transformation, transport ou utilisation, un impact sur l'environnement généralement négatif.

    C'est un choix de vie dont chacun est responsable. Plus nous augmentons et complexifions notre consommation de produits non issus de la biologie naturelle et du vivant, plus nous laissons de traces, souvent indélébiles, derrière nous!
    Ces choix comportent donc des risques qu'il faut accepter de gérer en aval. La décision politique du compostage industrielle repose sur la solution de dilution et de diffusion généralisée dans la nature.

    C'est une apparente bonne solution qui pourrait être un pis aller s'il était possible de répartir ces polluants de manière uniforme sur l'ensemble de la planète. La dilution serait alors extrême et les risques très faibles. C'est malheureusement une pratique impossible à mettre en place.

    Ce choix du mélange entre déchets véritablement et utilement compostables avec nos résidus de civilisation toxiques est surtout destiné à faire croire que le problème est résolu. On ramasse tout ce qui gêne, on le transporte dans une campagne profonde où on lui fait subir un tour de passe-passe industriel, pour en faire un produit de fertilisation qui, avec la complicité de quelques agriculteurs voulant croire à leur innocuité, le répandent largement sur leurs parcelles dans un évident souci d'économie. On sacrifie une zone déterminée pour les besoins de la «cause commune». Le gros soucis est la déresponsabilisation du citoyen/utilisateur/consommateur.

    Bien qu'étant la cause de tout, on l'innocente d'emblée en mettant hors de ses sens la pollution qu'il a générée. Aucune chance, dans ces conditions, qu'il fasse un effort de réflexion pouvant l'amener à changer son comportement. Il jouit de la facilité apparente qu'on lui propose et il accepte de payer pour que le résultat de son comportement lui soit soustrait de sa vue. Le reste n'est pas son problème, il y a des entreprises qui gèrent derrière, qui font même du profit et créent de l'emploi.

    Que demander de plus! C'est ici l'apparence qui prime sur la réflexion profonde, l'économie à court terme sur la solution d'avenir. Comme il n'est malheureusement pas possible de régler de manière rapide et définitive ce problème
    récurent de nos sociétés d'abondance, essayons au-moins de ne pas le soustraire à notre responsabilité ou le diluer pour mieux l'oublier. Plutôt que de déplacer nos déchets dangereux sur des dizaines, voire des centaines de kms, demandons aux industriels, centres de retraitement ou collectivité locales de poursuivre sur place les tentatives d'épuration, de séparation, d'assèchement, voire de vitrification, et de conserver les matières résiduelles rendues le plus inertes possible à proximité de leur lieu de production. Cela aurait au moins le double avantage de ne pas cacher le problème et donc de responsabiliser davantage le producteur comme le consommateur, et d'autre part, d'engendrer un coût supplémentaire direct aux productions les plus polluantes faisant ainsi diminuer leur consommation. Les taxes de recyclage ou d'éco-emballage que nous connaissons aujourd'hui ne font que diluer et déresponsabiliser. C'est à chaque système de production d'aller jusqu'au bout de la démarche et d'annoncer clairement les possibilités et les coûts induits. Cela
    éliminerait sans doute certains produits du marché qui pourraient être remplacés par d'autres. Les cartes se retrouveraient alors redistribuées au profit d'acteurs locaux ayant un impact moins négatif, un recyclage plus facile, un bilan énergétique plus positif.

    Les véritables coûts allant jusqu'au terme des transformations et des processus de retour à la nature
    et de digestion biologique doivent être connus et appliqués. L'électricité nucléaire, par exemple, deviendrait certainement inabordable au consommateur et disparaîtrait.

    L'alimentation mondialisée, issue de l'agriculture chimique intensive, cause première de la pollution des eaux, des sols et de l'air, deviendrait beaucoup plus chère que la production alimentaire locale et biologique vers laquelle le consommateur se tournerait massivement.

    Toutes ces transformations essentielles ne seraient pas forcément facteur de récession économique ou de perte d'emploi. Elles demanderaient au contraire d'avantage de travail humain, autant physique qu'intellectuel et redonnerait forcément une place prépondérante à l'activité locale. Les solutions envisageables aux problèmes causés par nos déchets sont innombrables et complexes. La solution du compostage industriel de mélange ne fera qu’aggraver la situation en faisant croire que le problème est résolu. Tout pourra continuer comme avant! Elle a été pensée et mise en place
    par les pouvoirs publics pour résoudre momentanément le problème sans en chercher les causes profondes et sans aucune intention d'ébaucher un changement.

    Il existe déjà des solutions mis en place dans certaines collectivitées, comme la stratégie vers le «zéro résidu» de Paul Connet. Bien qu'imparfaite, cette approche permet d'utiliser toutes les pistes du recyclage, réutilisation locale, conception de fabrications démontables et non polluantes, etc....

    Cela demande cependant une prise en charge directe des collectivités et une volonté politique forte. La mobilisation qui s'installe autour du projet de l'aire de Paulinet pour en éviter la création, met le doigt sur les problèmes environnementaux, sanitaires et sociaux-économiques qu'elle engendrerait.

    Elle est indispensable pour faire prendre conscience de l'impasse de notre société consumériste. A Paulinet, comme à d'autres endroits en France et dans le monde, l'interdiction de ce genre d'installation demande une mobilisation forte et nombreuse de citoyens responsables.

    La réussite de ces actions, bien que primordiale dans un premier temps, ne doit pas faire oublier cependant le problème de fond récurent à nos mode de vie. C'est à travers la réflexion quotidienne sur notre alimentation, notre santé, nos besoins réels et nos envies profondes que nous pourrons engager la démarche vers la sortie de nos consommations effrénées et irresponsables.


    Richard Marietta
    Paysan/ apiculteur à Trébas
    Conseiller municipal
    Président de la Fédération Nature et Progrès


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  • Radio Albigès dans le cadre de son émission hebdomadaire la Marmite Infernale a reçu Sylvain CARREL qui a parlé des dangers que court la Ferme Pédagogique "AU FER A CHEVAL" à cause du projet de Veolia "Tarn compost" et de ses incidences plus générales sur le Tarn.

    Le podcast de l'émission :

     

     

    NOTE : Un collectif a été créé et vous donne rendez-vous le vendredi 15 Mars 2013 à 20h30 pour une réunion d’information publique à la salle de la mairie de Paulinet.

    Téléchargez le tract ici !


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  • A la fois au contact du peuple, dans l’urgence des luttes personnelles et collectives, et inscrit dans des réflexions issues d’analystes travaillant depuis des années sur les problématiques grecques, Dédale déroule un fil allant du quotidien des victimes de la crise vers l’élaboration d’une organisation sociale réellement démocratique. Car, réaction au traumatisme actuel, la démocratie pourrait bien renaître à l’endroit même où elle avait commencé, il y a 2600 ans.

    Dédale, un fil vers la démocratie : Bande Annonce from Christian VIALARET on Vimeo.


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  • Bonjour,

    Nous avons le plaisir de vous inviter à la « Faites de la graine » qui aura lieu le samedi 23 mars de 10h à 19h à l' Ineopole de Brens, 823 avenue de Fédarié (route de Graulhet) à Brens.

    La « Faites de la graine » est une journée festive d'échanges et d'informations destinée à un public large : paysans-nes, jardiniers-ères, citoyens-nes. Semer, récolter, ressemer sont des actes qui font partie d'un droit universel.

    Aujourd'hui des lois remettent en cause les semences dans leur diversité ainsi que dans leur utilisation. Nous sommes tous responsables de ce patrimoine vivant à préserver.

    Au cours de cette journée, la graine sera déclinée sous des formes diverses :
    – graines de chefs : ateliers culinaires
    – graines d'échanges : films-débats, forums sur les semences paysannes et la
    sélection animale
    – graines pratiques : ateliers plantes et semences dont une bourse d'échanges de
    graines à 14h.
    – graines d'artistes : ateliers artistiques et ludiques

    Il sera donc question de transformations alimentaires, de réglementations en cours et en projets, d'échanges de pratiques paysannes et/ou jardinières, et de passer ensemble un moment convivial.

    Vous trouverez, ci-joint, l'affiche et le tract de cette manifestation ainsi que le programme détaillé.

    AFFICHE

    TRACT

    PROGRAMME


    Avec nos remerciements germinatifs,

    L'équipe des boute-en-grains

    http://grainesenmouvement.ouvaton.org
    contact : 09 53 52 38 74


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  • Tournée de conférences sur la monnaie !

    Tournée de conférences sur la monnaie !


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  • Vendredi 20 Avril 20h30 concert du groupe LA CEIBA AU ZAZOU BAR

    Né de l'envie d'interpréter la richesse de la musique latine au sens large. Pour cela ils ont choisi une instrumentation bien particulière qui leur donne une identité unique : une chanteuse/flutiste accompagnée d'un percussionniste,d'un guitariste ainsi que d'un clarinettiste qui assurent également les choeurs et les percussions.

    L'originalité de ce quartet se trouve également dans le répertoire choisi. Forros, cumbias, meringués, salsas s'enchaînent avec toute la grâce et l'énergie que l'on retrouve dans la musique de ce continent.

    L'efficacité des rythmes latins est ici enrichie d' arrangements élégants pour servir une musique dansante et festive de qualité qui ravira tant les connaisseurs que les novices!"
    latino-festif,
    www.noomiz.com/laceiba 

    Petits mots :

    La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil.
    Friedrich Nietzsche


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  • Source  : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article127002

    Une plaisanterie assure que lorsque quatre anarchistes sont dans la même pièce, les disputes ne sont pas loin. Si la vanne repose sur un petit fond de vérité, le Club du Livre Libertaire fait la démonstration inverse. C’est ainsi que 31 éditeurs libertaires peuvent présenter des centaines de livres neufs à prix réduit dans un catalogue commun. L’édition 2012 est alléchante.


    Qui aurait parié sur la survie du Club du Livre Libertaire quand l’idée est venue dans l’esprit des fondateurs des éditions Libertaires en 2005 ?

    Pas grand monde. Et pourtant, elles sont (presque) toutes là aujourd’hui. Aux éditions Libertaires se sont jointes Marginales, Praz, La Gouttière, Places d’Armes, Le Flibustier, Réfractions, Spartacus, Nautilus, Attrape-Sciences, L’Insomniaque, L’Impossible, Le Monde Libertaire, Le Coquelicot, La Digitale, Tops, La Gréneraie, No Pasaran, la Libre Pensée Autonome, l’Association pour l’Art et l’Expression libre (AAEL), Acratie, Le Mot et le Reste, CNT-RP, Alternative Libertaire, Révolution Intérieure, Dessin’Acteurs, Chien Rouge, Colibri, l’Association des Amis de Han Ryner, Ivan Davy. Des éditions aux histoires différentes, aux sensibilités variées, aux fonctionnements multiples.

    Pour son catalogue 2012, soixante-quatre pages bien pleines, on trouve de quoi rassasier les appétits politico-historico-littéraires les plus gourmands. De Jacques Lesage de La Haye à Alexandre Jacob en passant par Stig Dagerman, Claire Auzias, Pierre Kropotkine, Eugène Dieudonné, Michel Bakounine, Fernand Pelloutier, Octave Mirbeau, Emile Pouget, Sébastien Faure, Rudolf Rocker, Daniel Guérin, May Picqueray, Benoist Rey, Jean-Marc Raynaud, Jean-Pierre Levaray, Maurice Joyeux, René Lochu, Abel Paz, Yannis Youlountas, Pierre-Joseph Proudhon, Errico Malatesta, René Berthier, Rirette Maîtrejean, Ernestine Chasseboeuf…, morts ou vifs, ils et elles diffusent tous et toutes leurs belles graines d’ananar.

    Leurs livres (ignorés des médias et pas toujours faciles à trouver en librairie) nous parlent de la résistance zapatiste, du manifeste lesbien, de grève générale, de la connerie militariste, d’art et d’anarchie, de Freinet et de l’Ecole moderne, de la Palestine, des anars dans l’affaire Dreyfus, de la Commune de Paris, de l’insurrection de Cronstadt, du contrôle des naissances, de la peste brune, de la Patagonie rebelle, de décroissance, de philosophie, du salariat, de Louise Michel, des affiches de la révolution espagnole, des bagnes d’enfants, de la mort de l’asile, de la bande à Bonnot, de l’Ukraine libertaire, du Larzac, de l’histoire du 1er Mai, de Radio libertaire, de Mai 68, d’anticléricalisme, des prisons, d’alternatives, de révolutions, de syndicalisme, de la grève des électeurs… Essais, romans, manifestes, livres d’anticipation, bandes dessinées, livres d’art, brochures, biographies, revues, témoignages, livres jeunesse… démontrent la vigoureuse bibliodiversité des éditeurs libertaires.

    Grâce à l’ardeur des initiateurs, à la qualité du travail des éditeurs et au réseau d’adhérents relais, le Club du Livre Libertaire s’étend un peu plus chaque année. L’attractivité des prix est aussi un bel argument pour les lecteurs et les lectrices peu fortuné-e-s en ces temps difficiles. Une remise de 30% est en effet accordée aux membres qui prennent une adhésion de 15€ pour douze mois (chèques à l’ordre de CLL). Il n’y a bien sûr aucune obligation d’achat ni envoi d’office chez les adhérent-e-s.

    Alors, qu’attendez-vous pour vous aventurer dans ce vaste champ social où fleurissent de très beaux bouquets de pensées sauvages ? Nous en avons bien besoin pour construire un autre présent.

    On peut demander le catalogue du Club du Livre Libertaire en écrivant à CLL Les Ginestes 81350 Crespin ou à clubdulivrelibertaire@orange.fr. Il est encore possible de le consulter sur le site du Club.

    De nombreux éditeurs membres du Club du Livre Libertaire seront présents au Salon du Livre Libertaire qui se tiendra les vendredi 11 mai (14 h à 21 h), samedi 12 mai (10 h à 20 h) et dimanche 13 mai (10 h à 16 h) à l’Espace d’animations des Blancs Manteaux 48, rue Vieille-du-Temple 75004 - Paris (métro lignes 1 ou 11 : station Hôtel de Ville ou Saint-Paul). Entrée à prix libre.


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