D'autres occupations ont été la cause du retard de cette parution, mais dans le même temps, une bonne nouvelle, le comité de rédaction de L'Altermondialiste va s'étoffer à partir du prochain numéro, qui sortira lui, un peu en avance, juste avant le Salon du Livre Libertaire à Gaillac : Libertarn, le 22 mai. Ce prochain numéro « spécial été » verra sa maquette renouvelée et enrichie de quelques pages supplémentaires, moyennant un petit supplément de prix..

Notre nouvelle équipe de rédaction sera composée de : Patrice et Franck Thiriot, Rémi Kuntz, Wil, Patrice Kappel plus moi-même, sans oublier Geneviève Decrop qui continuera à nous gratifier de sa plume, Martine Varene poursuivra sa participation pour les corrections. Par ailleurs René Quantin fait son travail de relais pour l'Aveyron. Ce commencement d'année 2011 a été tonitruant, ce réveil des populations arabes est réjouissant et plein d'espoirs, mais nous ne devons pas oublier tous ceux qui se seront sacrifiés pour libérer leur peuple de la tyrannie. Quelle belle leçon de courage ! La justification de l'intervention occidentale est en débat. Pour ma part, sans être dupe des raisons qui ont poussé bien des pays, dont la France, à l'action en Libye, fallait-il pour autant laisser un tyran massacrer son peuple sans réagir ? Cette aide était emandée par les insurgés, on ne peut donc pas parler d'ingérence comme certains l'ont laissé entendre. Face à des pouvoirs totalitaires très bien armés, les belles idées font pâle figure, le rapport de force s'impose, c'est ainsi...

Autre évènement auquel personne n'aura pu se dérober, le séïsme au Japon et la catastrophe nucléaire qui a suivi. Cet accident va certainement marquer un tournant important dans les programmes énergétiques futurs, il y aura un avant et un après Fukushima. A l'heure où j'écris ces lignes, l'emballement nucléaire n'est pas encore maîtrisé. Patrice Kappel, militant engagé contre le nucléaire depuis de nombreuses années nous fait part de sa réaction, Tchernobyl n'aura donc pas suffit ! Nous devons rester mobilisés pour que Fukushima sonne enfin le glas du nucléaire.

Claude Le Guerrannic.

         L'été fut chaud, cette avalanche d'annonces sécuritaires a fait descendre le climat social au plus bas. Que l'on soit pour ou contre notre système institutionnel, nous pourrions espérer meilleur représentant de l'Etat. Le président en place est une véritable catastrophe pour notre pays qu'est la France, l'équivalent d'un Bush pour les USA. L'heure du bilan sera terrible, vraisemblablement lâché par les siens, Sarkozy n'aura plus qu'à se terrer dans un trou de souris et qu'on entende plus parler de lui... nous verrons bien.

Voilà les roms, gitans, tsiganes et autres gens du voyage mis sous les feux de la rampe médiatique. Victimes d'un véritable harcèlement de la part des  autorités, quel est leur avenir dans l'Europe d'aujourd'hui ? La solidarité doit être plus que jamais de mise. Entendu récemment sur France Inter, le  cirque Romanès se voit retirer l'autorisation de travail construite de Rémi Bonnet, pour ses musiciens, peu après le discours du président français à Grenoble. L'administration est aux ordres d'un monarque tout puissant, le devoir de conscience paraît faible face aux lois iniques. Pour justifier n'importe quelle action, l'Etat de Droit est constamment avancé, mais quand les lois sont perçues et vécues comme injustes et discriminantes, que doit on faire ? Entrer en désobéissance civile comme Thoreau ou Gandhi en d'autres temps ?

Comme le fait remarquer Alexandre Romanès* lors de l'interview de Pascale Clark, le nomadisme est l'aspect de non-intégration le plus perturbant pour nos sociétés modernes. Epris de sécurité, de libéralisme et de capitalisme économique, le monde d'aujourd'hui n'aime pas l'incertitude du lendemain .

Etre nomade, c'est s'interdire la possibilité d'accumuler, c'est prendre le meilleur de chaque jour et laisser le jour d'après venir sans plus de préoccupation. L'interviewé fait remarquer que ce mot « lendemain » n'existe pas dans la langue gitane.

Dans ce numéro de L'Alter, Geneviève Decrop revient avec un nouvel article sur la problématique des Roms en Europe.

*Alexandre Romanès vient de publier un livre : Sur l'épaule de l'ange – éditions Gallimard

Claude Le Guerrannic.

         Tentons un peu d'optimisme en ce début d'année, avons nous d'ailleurs le choix ? Oui, sans doute. Nous pouvons tout aussi bien égrener notre lot de mauvaises nouvelles et de catastrophes en tous genres mais, je me dis que les grands médias s'en chargent, alors je préfère dire ce qui m'a réconforté. Tout d'abord cette association villeneuvoise « Agir pour le vivant » et l'extraordinaire enthousiasme qu'on y rencontre. Ils nous parlent de « l'abeille », « leur » monnaie locale, comme d'un enfantement, les bénévoles de cette association sont conscients du rôle de pionniers qu'ils remplissent, du moins en France. Les médias locaux ont rapporté l'évènement largement. Aussitôt, un grand nombre de collectifs partout en France s'empressent de leur demander moult conseils, « l'abeille » va essaimer sans aucun doute. Autre sujet de réjouissance, Marinaleda, cette petite ville d'Andalousie est tenue depuis 30 ans par Sanchez Gordillo, clone du grand « Che », est réélu sans discontinuité. Comme quoi, un îlot socialiste peut exister dans un pays ou l'économie libérale sévit autant qu'ailleurs.

Geneviève Decrop « petit clin d'œil au célèbre film de Richard Fleischer : Soleil Vert », nous narre les dessous d'une politique soit-disant écologiste, le capitalisme n'a pas fini de faire des contorsions, pour survivre en tout terrain, contre vents et marées, et malgré l'évidence qui s'impose : sa disparition est une des conditions de notre survie !

Pour finir, si vous trouvez l'hiver bien long, si vous êtes parfois seul alors je vous propose ce conseil de Gainsbourg avec l'une de ses premières chansons : « suspends un jambon, un violon à ta porte et tu verras rappliquer les copains, tous tes soucis, que le diable les emporte, jusqu'à demain »...

Cl Le Guerrannic.

        En cette rentrée 2009, la conjoncture fait ressortir les enjeux du temps, avec une netteté telle qu’ils deviennent évidents pour de plus en plus de gens. Sur le front économique, la bonne santé des banques et le redéploiement tous azimuts de la spéculation vont de pair avec la succession des plans sociaux, l’extension du chômage et l’intensification de la souffrance au travail dont la vague de suicides à France Télécom donne une image paroxystique. Sur le front de la crise climatique et des négociations internationales autour d’elle, on est entré dans une phase où la confrontation entre les pays anciennement industrialisés, les pays émergents et les pays les plus pauvres s’exaspère : qui va payer la facture du réchauffement climatique ?

Sur le plan politique, la crise des finances publiques, l’abandon des services publics, de la poste à l’hôpital en passant par l’université, arrivent à un point critique en même temps que la fiscalité est l’objet d’un refus massif, du bouclier fiscal des riches au refus de la taxe carbone des couches moyennes et populaires. Pour celui qui veut bien voir, la situation se clarifie : la décroissance de l’économie mondiale, inévitable en raison des limites physiques atteintes par le développement, se fera-t-elle dans un processus démocratiquement régulé et selon un principe de partage équitable, ou bien selon la logique d’accaparement par les plus puissants ? D’où le souci pour l’Altermondialiste de ce mois-ci d’éclairer, par un jeu de questions-réponses, la notion de décroissance qui, malgré sa popularité croissante, soulève toujours autant d’objections et de critiques.

Mais d’où aussi la volonté d’afficher, par le choix des sujets traités dans le reste du numéro, sa conviction : la préservation écologique de la planète ne peut pas se penser sans la justice sociale, sans la priorité donnée aux plus exposés et aux plus démunis. Ce sont eux qui doivent être notre boussole dans cette navigation par gros temps qui sera le lot du monde dans les années qui viennent. Cet été, les plus démunis ont pris pour nous le visage des familles Roms expulsés et traqués dans nos grandes villes. En prenant leur parti, nous vérifions la pertinence du principe de Henri Laborit, que nous avons choisi de mettre en exergue de notre journal. En apparence, leur cause n’a rien de commun avec celle des paysans luttant pour la maîtrise des semences, à l’honneur également ce mois-ci, et pourtant il s’agit au fond de la même chose : sortir de l'insignifiance ceux qu'un mode d'appropriation arrogant et prédateur a relégué dans les interstices du monde.

Geneviève Decrop.

      Avec l'été arrive le moment de se ressourcer, les festivals, rassemblements ou rencontres militantes et joyeuses ne manquent pas. Cette année, en marge du Tour de France, l'Alter Tour ira d'est en ouest pour rejoindre « Notre-Dame-des-Landes » près de Nantes et le grand rassemblement de l'été : Camp Climat.

Si notre gouvernement poursuit son oeuvre de destruction massive, le militantisme bat son plein et, quoiqu'il arrive, la société mute, avec des semblants de retour en arrière qui n'en sont pas. Quoi de commun entre le paysan de jadis,
labourant son champ, tous boeufs devant, et ces jeunes maraîchers choisissant et redécouvrant la traction animale avec un matériel moderne et parfaitement adapté, associant efficacité, proximité, avec l'élément nature et économie de moyens. N'est-ce pas la direction que devrait prendre l'ensemble de la production agricole, à l'aube d'un séisme sans précédent sur les ressources énergétiques.

Autre mutation en marche, celle de la démocratie : sachons apprécier l'extraordinaire expérience des 600 000 zapatistes tenant tête au gouvernement mexicain, qui mérite selon eux le qualificatif de « mauvais gouvernement ».

Grâce aux recherches de François Warin, régalons-nous de ce pittoresque récit d'un petit village sous la Révolution Française. Quinson- sur-Verdon, charmante localité de Haute Provence, qui vécu à fond ce haut moment de notre histoire commune.

Claude Le Guerrannic.

        A l'heure ou la guerre fait à nouveau rage sur le sol palestinien et ou la misère peuple encore une bonne partie de la planète, le combat idéologique est plus que jamais d'actualité.

Loin de considérer que celui-ci est déjà gagné, l'année 2008 a vu apparaître les premières grandes fissures de
l'ancien monde. La puissance de l'argent n'est plus ce qu'elle était et son aura est bien ternie, crise économique oblige. Pourtant un autre danger menace les peuples de la planète : celui du repli identitaire; les difficultés économiques qui s'annoncent pour les pays les plus riches, risquent d'accroître encore davantage l'écart qui les sépare des pays les plus pauvres. Alors une question se pose : l'entité nationale et la défense du territoire est-elle la bonne réponse à l'humanité de demain ?

La protection des frontières européennes, américaines, chinoises, israéliennes etc... tout le monde se protège de
tout le monde et combat tout le monde, suivant en cela son modèle économique - à quand un autre modèle pour
vivre ensemble ?

Nous sommes heureux d'inaugurer l'année avec l'exemple d'un rapport à l'habitat et la nature différent, Peggy et Jérôme nous font découvrir leur nouvelle vie en yourte.

Véronique Rouault rapporte de son voyage à Cuba une réalité moins gaie, celle des prisonniers politiques. Suit un débat sur ce que sont les altermondialistes, des champs ? des villes ?

Geneviève Decrop poursuit notre enquête sur l'Etat et le pouvoir.

Toute l'équipe de L'Altermondialiste 81 vous souhaite la meilleure année 2009 possible.

Claude Le Guerrannic.